UN OCÉAN DE SOLUTION : PARTIE 2 BOIRE

UN OCÉAN DE SOLUTION : PARTIE 2 BOIRE

BOIRE

Rare et précieuse

L’eau sur Terre représente 1,4 milliards de km3. L’eau douce ne représente que 3% de ce volume. Plus de 77% est retenu dans les calottes glaciaires, 22% est enfouis dans le sol et 1% est disponible. Dans ces 1%, les lacs représentent 87%, les marais 11% et les rivières 2%. L’Océan joue un rôle majeur puisqu’il approvisionne les terres en eau douce. En effet, il est à l’origine d’énormes nuages gorgés d’eau libres de sel qui viennent se déverser sur les surfaces terrestres. Cette eau si précieuse dépend d’une part du climat avec le réapprovisionnement par le cycle de l’eau et d’autre part de la répartition de la population sur la planète et de l’utilisation qu’elle en fait. Aujourd’hui plus de 2 milliards de personnes manquent d’eau. En effet, bien que sa quantité soit suffisante, sa répartition est inégale. 31% des surfaces habitées de la planète présentent un bilan annuel hydrique négatif, cela signifie que l’apport de pluie est inférieur à l’évaporation de l’eau. C’est notamment le cas pour les régions arides où les précipitations sont faibles en hiver et l’évaporation forte en été. Ces territoires sont bien souvent sensibles au stress hydrique, ne disposant pas de réserves aquifères souterraines. La densité de la population n’est pas proportionnelle à la quantité d’eau disponible naturellement. A titre d’exemple, l’Asie concentre près de 60% de la population mondiale et dispose seulement de 30% des ressources mondiales disponibles en eau douce, tandis que l’Amazonie en possède 15% alors qu’elle rassemble moins de 1% de la population.

Source : infomory.com

La pollution

Nos maisons, nos industries et nos systèmes agricoles déversent de grande quantité de produits chimiques mettant à mal l’eau disponible. En effet, tout ces produits finissent dans les cours d’eau et terminent leur voyage dans la mer ou dans les nappes souterraines. Ces marrées toxiques entraînent des conséquences dramatiques pour l’environnement, la biodiversité ainsi que pour les habitants. Bien que ces eaux soient traitées, 80% d’entre elles sont rejetées sans traitement dans la nature. Selon les chiffres, 780 000 personnes perdent la vie chaque année après avoir contracté des maladies liées à la pollution de l’eau.

Les glaciers

Les glaciers stockent l’eau provenant de l’Océan. Ils retiennent 95% de l’eau qui s’y dépose, la libérant dans les fleuves et rivières durant la saison estivale. Le réchauffement climatique fait fondre les glaciers qui disparaissent petit à petit et ne peuvent plus assurer le rôle essentiel de stockage. Ces châteaux d’eau naturels permettent de faire vivre ¼ de la population mondiale. En effet, presque 2 milliards de personnes en dépendent. Des bassins alimentés par les glaciers se voient actuellement menacés. C’est le cas du bassin de l’Indus en Asie du Sud. Alimenté par les glaciers de l’Hindou Kouch et de l’Himalaya, ce bassin alimente 235 millions de personnes dans différents pays dont le Pakistan qui dépend à 90% de cette ressource en eau.

Glacier Himalaya, Source : evasion-online.com   

SOLUTIONS

La dessalement

L’eau douce libre de pollution se fait rare, les nappes souterraines s’assèchent et les glaciers fondent. Aujourd’hui la question de l’eau douce est l’une des préoccupation majeure et des solutions s’imposent. Nous disposons de technologies qui permettent de dessaler l’eau de mer et de la rendre potable. Les usines de dessalement se multiplient à travers le monde et sont aujourd’hui au nombre de 18 000. Ces usines sont réparties dans 150 pays et profitent à plus de 300 millions de personnes. Cependant le sel ainsi que des composants chimiques utilisés dans le processus de dessalement sont rejetés en mer. Les rejets chimiques ainsi que l’augmentation de la teneur en sel à certains endroits impactent la vie marine. Afin de remédier à cette double attaque, une étude de l’ONU préconise d’utiliser le sel ainsi qu’une partie des métaux et minéraux issus des usines de dessalement soient utilisés pour d’autres fins. L’objectif serait de palier un problème environnemental en créant une opportunité économique. Un autre problème fait surface. Le fonctionnement de ces usines exige une consommation d’énergie fossile considérable. En effet, la désalinisation génère l’émission de 80 millions de tonnes de CO2 chaque année. Des systèmes faisant intervenir l’énergie solaire se développent à petite échelle, la route est encore longue.

Usine de dessalement, Source : globalpulsemagazine.com

Des aquifères sous-marins 

L’Océan nous réserve bien des surprises. En effet, il à été découvert que le berceau de la vie dissimulait des gigantesques aquifères sous-marin. En effet, des sols ou roches poreuse ou fissurée situés au fond de l’Océan contiendraient de l’eau saumâtre à faible salinité. Ces gisements d’eau, pour certains, datent des grandes glaciations qu’a connus notre planète à travers les âges. L’eau de pluie et les glaces se sont infiltrées dans les roches poreuses et ont été conservées précieusement. Les usines de dessalement pourraient exploiter ces gisements moins coûteux à dessaler par leur faible salinité. Selon les estimations des chercheurs, toute cette eau pourrait représenter cent fois ce que l’humanité a puisé dans les stocks terrestres d’eau potable depuis 1900.

L’humanité va devoir affronter de cruelles pénuries d’eau. Il faut se tourner vers le grand bleu à la recherche de solutions tout en prenant soin de ne pas commettre les erreurs du passé.

Réserve aquifère, Source : eurojournalist.eu  

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