UN OCÉAN DE SOLUTIONS : PARTIE 1 RESPIRER

UN OCÉAN DE SOLUTIONS : PARTIE 1 RESPIRER

INTRODUCTION

Il y a 4,5 milliards d’années, la Terre est frappée par des méga-glaçons venus de l’espace provocant des milliers d’explosions volcaniques. Ces dernières firent rejaillir des tonnes de vapeur dans l’atmosphère. Ce n’est que plusieurs millions d’années plus tard que la magie opéra : la vapeur accumulée devint pluie torrentielle et le berceau de la vie se remplit.

RESPIRER

Le CO2 fait partie des gaz à effet de serre et participe de se fait au réchauffement climatique. Bien qu’il soit indispensable à la machinerie vitale de notre planète, nos activités produisent ce gaz en trop grande quantité. L’Océan, principal producteur d’oxygène, est également acteur de l’absorption de carbone sur terre. En effet, 30% du CO2 issu des activités humaines est absorbé par ce dernier. Il s’agit donc de notre principal allié pour réduire les effets des dérèglements climatiques. Cette absorption du CO2 par les organismes vivants de la mer possède un nom : la pompe biologique du carbone. Une partie du CO2 est entrainée vers les profondeurs par les courants marins. Il sera captif et alimentera ce qu’on appelle des puits de carbone.

Phytoplancton, source : Sciences et Avenir

Le phytoplancton

Aujourd’hui plus de 50% de l’oxygène que nous respirons provient de l’Océan. En effet, des milliards d’algues microscopiques, appelée phytoplancton, jouent le même rôle que les végétaux. Ce sont les phytoplancton. C’est en captant la lumière du soleil grâce à la chlorophylle qu’ils contiennent, en absorbant du CO2 dissous et en captant l’eau et les sels minéraux, que ces minuscules organismes produisent des sucres dont ils se nourrissent. Cette réaction chimique, appelée photosynthèse, va libérer de l’oxygène en cassant les molécules d’eau. Ces microalgues sont beaucoup plus productifs que toutes les forêts du monde réunies.

Équation chimique de la photosynthèse 

Les baleines

La baleine contribue naturellement au cycle du carbone. En effet, lorsque ce mammifère respire, il rejette d’énormes quantités de nutriments contribuant à fournir au phytoplancton de l’énergie nourricière nécessaire à leur photosynthèse. De plus, en se nourrissant de ces microalgues, la baleine capte 33 tonnes de CO2 par an. Son espérance de vie pouvant atteindre les 90 ans, cet animal capte au long de sa vie l’équivalent d’une année d’émission de CO2 d’une ville de la taille de Lyon. Une fois morte, elle entraîne avec elle tout le CO2 qui restera pendant des siècles dans le fond de l’Océan, alimentant ainsi un puits de carbone.

Les mangroves

20 % des mangroves ont disparu depuis 1982 emportant avec elles tous les bénéfices qu’elles apportent. Ces écosystèmes hébergent une biodiversité exceptionnelle. Elles représentent un lieu de reproduction, de nurseries abritées des prédateurs, d’alimentation et de refuge pour des centaines d’espèces. En plus de former une excellente barrière contre les catastrophes naturelles, les mangroves et herbiers marins absorbent dix fois plus de CO2 (à surface égale) que les forêts. Un hectare peut absorber jusqu’à une tonne et demie de CO2 chaque année, ce qui équivaut à un voyage de 11 000 Km en voiture. Près de 3,6 milliards d’hectares de mangroves ont laissé place à l’urbanisation et à l’exploitation des palétuviers. C’est donc près de 5,6 milliards de tonnes de CO2 supplémentaire qui aurait pu être absorbé chaque année.

Zones mortes

4,5 millions de kilomètres carrés d’Océan sont privés d’oxygène. Ces zones sont appelées « zones mortes », il y en a plus de 450 à travers le monde. Les causes de cette désoxygénation sont les quelques 400 millions de tonnes de déchets industriels rejetés chaque année en mer, les rejets d’eaux usées non traitées et l’apport d’engrais et de fertilisants. Le réchauffement climatique aggrave la situation. En effet, les eaux chaudes dissolvent moins bien les gaz et sont donc plus pauvres en oxygène. Ces zones mettent à mal de nombreux domaines d’activités. Les poissons fuyant les zones mortes, les communautés locales verront leur gagne-pain disparaître ou s’épuiser. Elles ont également de fortes répercutions sur les écosystèmes concernés en impactant le réseau trophique, la reproduction et la croissance de nombreuses espèces.


Zones mortes maritimes où la concentration d’oxygène dans l’eau est égale ou inférieure à 0,2 milligramme par litre. source : Réseau mondial de l’oxygène océanique UNESCO

SOLUTIONS

Réduire nos émissions

Afin de palier à la saturation de l’Océan et au réchauffement climatique il nous faut réduire nos émission de CO2. Les secteurs qui produisent les plus de gaz à effet de serre sont l’industrie, les transports et l’habitat. Changer de régime alimentaire en réduisant sa consommation de viande et en mangeant des produits locaux de saison, privilégier les transports en commun et limiter le chauffage sont quelques-unes des actions du quotidien qui permettent de réduire considérablement nos émission de CO2. Je vous invite à réaliser un bilan de votre emprunte carbone annuelle afin de cibler vos plus grosses émissions et de trouver des solutions afin de les réduire. Connaissez-vous votre empreinte climat ? – Nos Gestes Climat

Afin de lutter contre l’acidification de l’Océan, une algue appelée coccolithophore fait l’objet de nombreuses études en raison de sa résistance à l’augmentation du taux de CO2. Cette espèce est une grande consommatrice de carbone qu’elle utilise afin de booster sa croissance.

Protéger les baleines

Malgré de nombreux moratoires et des évolutions positives encourageantes, les baleines sont toujours pêchées dans de nombreux pays, elles sont également victimes de nombreuses collisions avec des millions de navires et sont intoxiquées par la pollution. La pollution sonore quant à elle, brouille les facultés de repérage, de chasse et de reproduction des baleines. Les populations de baleines peines à se reconstituer sous le poids de la pollution, de la surpêche et des changements climatiques.  Afin de les protéger, il nous faut sensibiliser aux types de dégâts causés aux océans, créer des sanctuaires et aires marines protégées et stopper la chasse commerciale aux baleines.

Source : cestassez.fr

Protéger les mangroves

Nous devons préserver les mangroves qui disparaissent trois fois plus vite que les forêts. Pour cela il nous faut protéger et préserver les mangroves actuelles, restaurer les mangroves dégradées, en créer de nouvelles suivant le développement côtier, essayer de rassembler les isolées en une seule et même mangrove, crée des programmes de protection et de propagation et continuer à mener des recherches sur l’état actuel des différentes espèces qui les constituent.  

Revivifier les zones mortes

Afin de réoxygéner les zones mortes, les investisseurs responsables peuvent inciter les entreprises agricoles à réduire la consommation d’engrais, à les utiliser de manière plus durable et à gérer soigneusement leur utilisation. En soutenant les entreprises engagées dans l’agriculture responsable et les innovations qui réduisent l’utilisation d’engrais, les investisseurs peuvent aider à redonner vie aux zones mortes. Dans la baie de Chesapeake aux Etats-Unis, de meilleures pratiques agricoles, un meilleur traitement des eaux usées et des législations ont permis de réduire de 24% la pollution de la baie par l’azote. La résilience des zones mortes est lente et certaines espèces ne reviendrons pas ou seront remplacées, mais il a été prouvé que fournir des efforts afin d’agir vers un objectif commun est non seulement possible, mais efficace.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *